2007-09-25

swisinfo : esperanto et conquete du monde

Selon Gaby Ochsenbein, l'espéranto a pour but de conquérir le monde mais ne le parviendra pas

Voici un extrait de son article "En 120 ans, l'espéranto n'a pas pu conquérir le monde..."

«Universalaj Lingvoj en Svislando» pèse plus de 1000 pages. Mais peu de gens pourront lire ce livre: il est écrit en espéranto, une langue qui malgré ses intentions, ne parviendra jamais à conquérir le monde.

Mais l'idée d'une langue universelle continue de poursuivre les humains, affirme l'auteur, Andreas Künzli.
Il lui a fallu quatorze ans pour écrire son œuvre, des milliers d'heures pour réaliser son rêve, soit un dictionnaire sur le développement et l'histoire de l'espéranto en Suisse.
Andreas Künzli a fait le portrait de centaines de personnes, dont des personnalités comme Hector Hodler, fils du célèbre peintre Ferdinand Hodler, ou le psychiatre et spécialiste des fourmis Auguste Forel, lui aussi espérantiste.

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Le rêve d'une compréhension universelle

Le but de l'espéranto est d'offrir une langue pour tous, par-delà les frontières, une langue facile à apprendre avec une grammaire simple, un vocabulaire simple, emprunté en grande partie aux langues romanes.

De nouveaux mots peuvent être développés à l'aide de préfixes et de suffixes. «Bela» veut dire beau, «malbela» laid. Créé il y a 120 ans par Ludoviko Lazaro Zamenhof, l'espéranto est la langue conventionnelle la plus répandue dans le monde.

Surtout en Chine, au Brésil et au Japon, indique Andreas Künzli, même si les chiffres restent évidemment minimes par rapport à l'ensemble de la population. Avant la disparition du Rideau de fer, cette langue était populaire en Pologne, en Hongrie, en Bulgarie.

Goethe, Shakespeare, la Bible et bien d'autres chef-d'œuvres ont été traduits. On trouve des publications hebdomadaires, mensuelles, des romans policiers. «J'ai même lu des livres d'auteurs catalans ou islandais en espéranto, des livres qui n'ont même pas été traduits dans d'autres langues.»

Internet est bien sûr très utile pour nouer des contacts internationaux. «Je communique tous les jours en espéranto», se réjouit Andreas Künzli.

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Une question que je me pose : conquérir le monde est ce vraiment le but de l'esperanto ?

Autre impression bizarre : la chute du communisme entrainerait elle la chute de l'esperanto ? A moins que ce soit un instrument de propagante compris par la cible. J'avais toujours imaginé que l'esperanto était neutre. Mais la Suisse est elle vraiement neutre ?

L'espérantiste se souvient avec nostalgie du temps où Radio Suisse Internationale, l'ancêtre de swissinfo, diffusait des émissions en espéranto trois fois par semaine, et cela pendant près de cinquante ans. «Nous avions un public fidèle en Europe de l'Est et dans les pays d'Outre-mer.» Les émissions ont cessé en 1992. Motif: avec la chute du bloc de l'Est, cette langue avait fait son temps.

Bon l'article très réaliste et un brun pessimiste termine par une note positif :

Pour l'économiste genevois François Grin, qui se consacre à l'économie de la communication linguistique, dans un monde plurilingue, l'espéranto peut compléter, mais non pas remplacer, les autres langues. Contrairement à l'anglais, devenu d'une certaine façon une «lingua franca» par force et par influence.

Malgré tous les obstacles, le linguiste Enrique Ros aime l'idée d'une langue universelle. «Et le fait que l'espéranto ait déjà 120 ans et qu'il soit toujours vivant prouve qu'il y a toujours des gens qui y croient et y travaillent.»

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